Pendant plus de 15 ans, j’ai été monitrice de plongée. J’ai passé des heures dans l’eau, j’ai exploré des lagons, des grottes, des tombants — mais j’ai passé tout autant de temps à essayer de trouver une combinaison qui m’aille.
Spoiler alert : je n’y suis jamais vraiment arrivée.
Comme beaucoup de femmes, j’ai un corps qui ne rentre pas dans les tailles standards. Trop de longueur ici, pas assez de maintien là, des combinaisons qui compriment, qui baillent, qui remontent… bref, toujours quelque chose qui cloche. Et à force, je me suis dit : “Si personne ne le fait pour nous, alors je vais le faire moi-même.”
C’est comme ça qu’est née l’idée de Mesure.
Mais avoir une idée, c’est une chose. La réaliser, c’en est une autre.
Je n’avais jamais cousu de néoprène. Je ne savais pas ce qu’était une surjeteuse. Je ne savais même pas vraiment ce qu’était un atelier. Alors j’ai appris. J’ai fait des essais. J’ai raté beaucoup de choses. J’ai recousu, recoupé, recommencé. J’ai passé des nuits entières à comprendre comment structurer une brassière ou comment faire tenir un haut dans les vagues. J’ai transformé une petite pièce de notre maison dans les Hautes-Alpes en atelier — ma grotte à moi.
Ensuite, il a fallu trouver la matière. Je voulais le meilleur. Pas un néoprène lourd, rigide ou toxique. Je suis tombée sur Yamamoto, une maison japonaise incroyable qui fabrique un néoprène haut de gamme, souple, léger, durable. J’ai envoyé des mails, relancé, attendu des semaines. Quand j’ai enfin reçu mon premier rouleau, j’ai eu les larmes aux yeux.
Depuis, j’ai cousu des dizaines de pièces pour des femmes comme moi — et comme vous. Des femmes qui veulent se sentir bien, belles, libres, soutenues. Et chaque fois que l’une d’elles m’écrit pour me dire : “C’est la première fois qu’une combi me va vraiment”, je me dis que tous les obstacles valaient la peine.
Mesure, c’est plus qu’une marque. C’est un petit acte de résistance. Un geste d’amour pour les corps réels. Et la preuve qu’avec un peu de courage, de patience et de fil, on peut créer quelque chose de beau.
Merci de faire partie de cette aventure.
– Perrine